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SIAM 2018/L’agriculture biologique accroche

Le Maroc produit une gamme diversifiée de produits agricoles biologiques composée de fruits et légumes. Pour le moment, il exporte environ 7.000 tonnes. Sur le marché local, sont également écoulés des viandes, des produits laitiers et du poisson produits selon le mode biologique (Ph. AFP)

Autres temps, autres mœurs. Consommer sain est le credo qui force désormais les habitudes alimentaires. Un concept porté, bien évidemment, par l’agriculture biologique. Et l’engouement qu’il suscite partout dans le monde est sans commune mesure: Le marché est évalué à plusieurs centaines de milliards de dollars avec une progression annuelle à deux chiffres.

Le Maroc n’échappe pas à la tendance. Toutes proportions gardées, le pays a développé un secteur de production biologique fort diversifié: cultures maraîchères, olivier, agrumes, grenadier, avocatier, céréales, légumineuses, menthe verveine, plantes aromatique et médicinale. La liste s’allonge également aux viandes (rouges et blanches), miel et produits laitiers. Mais ce n’est pas encore la vitesse de croisière.

Les superficies cultivées actuellement en agriculture biologique sont estimées à 7.400 ha pour une production de l’ordre de 75.000 tonnes dont 12.000 sont exportées en moyenne. Des chiffres qui traduisent une grande percée puisque la production a doublé en moins de 5 années et le marché local consomme désormais plus de 60.000 tonnes. Plusieurs enseignes ont ouvert dans les principales villes du Royaume et la distribution directe s’active à longueur d’années.

Chaque semaine, des opérateurs proposent des paniers de fruits et légumes de 10 à 15 kilos à des prix variant entre 150 et 200 DH selon le poids. Des prix qui peuvent augmenter du tiers, voire plus avec le rajout des viandes ou du fromage. Seul bémol, les prix jugés trop onéreux par rapport au pouvoir d’achat des Marocains.

Un rapport du simple au triple, voire plus. Mais pour les professionnels, les prix pratiqués se justifient amplement. D’abord, le mode de production bio se traduit par des rendements réduits de moitié par rapport à l’agriculture conventionnelle, faute de recours aux fertilisants chimiques. Ensuite, le coût de la certification et le délai de reconversion des terres se traduisent à la fois par des charges supplémentaires et un manque à gagner.

Aujourd’hui les professionnels veulent aller de l’avant. Avec à la clé la mobilisation de leur interprofession  pour la mise en exécution du contrat-programme signé avec le gouvernement, il y a plus de six ans. La seule Association marocaine de la filière des productions biologiques (Amabio) s’est ralliée les deux autres professions, l’une opérant dans la valorisation, l’autre dans l’export. Ce qui a donné lieu à la création de la Fédération interprofessionnelle marocaine du bio (Fimabio).

Le contrat-programme signé avec le gouvernement fait une place de choix à l’investissement dans la certification. Le même intérêt est accordé à l’export et à la R&D

L’objectif affiché est d’exploiter du moins une partie de l’énorme potentiel dont dispose le pays. La profession estime les superficies à reconvertir en production bio de l’ordre de 625.000 ha. C’est le cas des cultures et plantes spontanées mais aussi de milliers de micro-exploitations qui pratiquent l’agriculture naturelle, faute de moyens pour s’offrir des intrants et produits chimiques de protection des plantes. «Un gros gisement de production et de revenus pour les petits agriculteurs», constatent les professionnels.

Pour le moment, l’interprofession considère qu’il y a deux leviers de croissance qu’il faut mettre à contribution. D’abord, la certification des superficies conduites actuellement en mode biologique mais qui ne sont pas certifiées. En cause, le coût trop élevé pour les petits producteurs.

Le contrat-programme l’estime à 381 millions de DH pour atteindre une superficie totale certifiée de 40.000 ha à l’horizon 2020. Ils doivent y contribuer pour 256 millions de DH. Le reste est à la charge de l’Etat. L’autre levier tient à la reconversion des  productions conventionnelles qui sont faciles à réussir techniquement et pour lesquelles il existe un intérêt commercial.

Selon l’interprofession, «l’impact socioéconomique attendu est très significatif, notamment en termes d’amélioration des revenus des agriculteurs et  des exportations». Les objectifs ciblés se résument en la réalisation de 400.000 tonnes en production végétale et 8.500 de produits d’origine animale.

Ce qui permettrait  la création de 35.000 emplois et l’export de 60.000 tonnes pour un chiffre d’affaires de 800 millions de DH. L’interprofession mise ainsi beaucoup plus sur la consommation locale de produits biologiques.

Les normes du bio

L’agriculture biologique est un mode de production et de transformation respectueux de l’environnement, du bien-être animal et de la biodiversité. Les aliments bio sont produits à partir d’ingrédients sans produits chimiques de synthèse et sans OGM (organisme génétiquement modifié). Ils ne contiennent ni additifs de goût, ni colorants, ni arômes chimiques de synthèse.

Le mode d’élevage biologique est fondé sur le respect du bien-être animal. Les animaux disposent obligatoirement d’un accès au plein air et d’espace. Ils sont nourris avec des aliments bio principalement issus de la ferme et sont soignés en priorité avec des médecines douces. Les principes de base demeurent la certification et le contrôle.

Source : leconomiste.com

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