La filière biologique est en train de passer dans une nouvelle phase de son développement après l’adoption du décret gouvernemental qui va permettre la subvention des produits agricoles biologiques. Ce décret entre dans le cadre des engagements de l’État prévus dans le contrat programme signé entre le Gouvernement et les professionnels en 2011 (AMABIO devenue FIMABIO) pour développer le Bio au niveau national et à l’export.
La publication au Bulletin officiel de la loi 39-12 qui régit la production Bio et les décrets d’application adoptés les uns après les autres ces dernières années, concernant les cahiers des charges types des produits végétaux, animaux et les produits transformés, vont compléter l’arsenal juridique nécessaire.
La réglementation nationale du Bio avec le logo Bio Maroc devrait ainsi rentrer en application dans les semaines qui viennent, concluant un long processus de concertations et d’élaboration conjointe entre le Ministère de l’Agriculture, les autres administrations concernées et les professionnels de la filière représentés par la Fédération FIMABIO.
Du statut de niche sur le marché national, les produits Bio devraient ainsi connaître les mêmes sauts quantitatifs et qualitatifs de commercialisation et de prise de conscience des citoyens que les pays avancés, et devenir un secteur économique à part entière. Les professionnels de la filière qui travaillent depuis des années sur la sensibilisation des opérateurs et des consommateurs pour développer l’offre et la demande en produits certifiés selon les règles de l’art, voient leurs efforts couronnés avec la dynamique actuelle.
Ces avancées significatives devraient permettre de clarifier la situation des produits certifiés Bio, offrant la garantie qu’ils ne présentent ni produits chimiques ni OGM et assurant leur traçabilité. Les textes vont permettre également de contrôler toute utilisation abusive du label Bio, contrefaçon et contrebande ou autres utilisations de dénominations non réglementées. L’export des produits Bio nationaux ne pourra vraiment se développer qu’avec un logo reconnu, une filière crédible et un travail professionnel rigoureux et exigeant. Dans cette filière, en plus des mécanismes de contrôle qui seront mis en place par l’ONSSA, les consommateurs nationaux sont amenés à jouer un rôle actif et appelés à vérifier les étiquettes réglementaires, les logos et la traçabilité de la distribution.
L’image de marque et la réussite du Bio national reposeront dorénavant sur le leadership éclairé des décideurs publics, des professionnels engagés et des consommateurs conscients des enjeux d’alimentation et santé, d’environnement et réduction des changements climatiques.